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Des équipes, des résidents volontaires mobilisés : ils nous en parlent.

L’interview de Thibault, directeur des résidences du 18e et Olivier, chargé de relation résidentielle dans les résidences de Poteau et 148, rue Poissonniers dans le 18e.

Thibault, Olivier, pourquoi vous êtes-vous portés volontaires pour assurer la continuité de service sur les résidences du 18e ?

Olivier : Je me suis porté volontaire car notre mission première est d’accompagner nos résidents dans chaque circonstance de la vie. Actuellement, si nous le pouvons, je pense qu’il faut être auprès de nos résidents pour ne pas les laisser seuls dans ce moment difficile.

Thibault : Pour pouvoir sortir de chez moi ! Plus sérieusement, je suis en bonne santé, je ne fais pas partie des personnes à risques, je n’aime pas apporter du travail chez moi et je savais que certains résidents étaient angoissés ou traversaient déjà une période difficile. Il était donc normal pour moi de continuer à assurer le minimum de services auprès des résidents. On travaille toute l’année pour le bonheur et l’autonomie des jeunes, ce n’est donc pas dans un moment comme celui-ci qu’il faut arrêter. Bien évidemment, tous les résidents n’ont pas besoin de nous au quotidien, même durant cette période, mais il y en a certains qui ont vraiment besoin d’être accompagnés et je considère que c’est mon job d’être présent tant que je le peux.

Quand vous êtes en résidence, qu’y faites-vous ? Quelles situations avez-vous rencontré lors de vos précédentes visites (dans le bâtiment, avec les jeunes…) ?

Olivier : Je suis en résidence le mardi et jeudi, le matin sur le 148, rue des Poissonniers et l’après-midi sur le 69, rue Poteau. Grâce aux groupes WhatsApp qui ont été créés sur les deux résidences, je peux rester en contact avec les résidents. Ils savent qu’ils peuvent venir me voir pendant mes permanences. D’ailleurs, ils sont nombreux à venir pour avoir des dérogations et discuter. Cela permet de garder un lien avec eux, tout en respectant les distances de sécurité. Actuellement, nous avons une jeune qui est malade et confinée chez elle. Tous les jours, je lui téléphone pour avoir des nouvelles de sa santé. Par ailleurs, elle m’a confié qu’elle n’avait presque plus de nourriture. J’ai pu aller lui faire les courses afin qu’elle ait le nécessaire pour s’alimenter et aussi avoir des produits frais.

Thibault : Qu’est-ce que j’ai pu observer…? La mise en pratique des cinq gestes barrières ! Nous avons eu un jeune, accompagné par le SAVS de l’Adapt pour handicap psychique qui a décompensé. Il a fallu rassurer les autres résidents, mettre en place les dispositifs nécessaires à leur sécurité et à la sienne, faire le lien avec les différents services qui l’accompagnent. Nous avons affiché nos jours et heures de passage, beaucoup de résidents descendent au prétexte de venir chercher une attestation de circulation, mais un grand nombre viennent surtout parler à quelqu’un. En respectant l’ensemble des gestes barrières !

Quel est votre sentiment sur l’ambiance de la résidence depuis que vous y allez ?

Olivier : L’ambiance est calme, on sent qu’il y a une certaine solidarité entre eux, je peux m’en apercevoir par les groupes WhatsApp. Lors de mes permanences, beaucoup de jeunes viennent me voir pour que je les accompagne dans certaines démarches ou tout simplement pour venir discuter. Je pense qu’une présence les rassure. C’est pourquoi ils peuvent me joindre sur mon téléphone professionnel, ayant renvoyé tous les appels des fixes sur celui-ci.

Thibault : Sur les résidences l’ambiance est à la bienveillance, les personnes malades bénéficient de la solidarité des voisins… c’est plutôt la (non) vie à l’extérieur qui est étrange. Un peu comme dans la The Handmaid’s Tale (La série « La servante écarlate ») !

Selon vous, quelles seraient les actions complémentaires aux actions mises en place par les équipes aujourd’hui et à développer pour permettre d’accompagner au mieux les résidents sur la période ?

Olivier : Je pense qu’il est important de garder un contact avec nos résidents en respectant les règles de sécurité. Je préfère voir les jeunes sur les résidences plutôt que les avoir au téléphone notamment parce que nous avons des résidents qui ne sont pas à l’aise avec cet outil. Je pense qu’il faut bien leur préciser que nous sommes joignables aussi bien par mail que par téléphone ou lors des permanences. Il ne faut pas hésiter à leur envoyer des messages sur WhatsApp même si on ne doit pas rentrer dans leur conversation mais simplement pour rappeler nos jours de présence sur les résidences. Je précise dans mes messages aux résidents qu’ils  peuvent me laisser un message et que je ferai le nécessaire pour les rappeler. Tous ces petits rappels permettent aux résidents de se sentir moins isolés et d’avoir quelqu’un à joindre s’ils ont un souci.

Thibault : Le plus important est de garder le lien avec les résidents. Pour les personnes fragiles psychologiquement ou pour les personnes déjà isolées, cette période est terrible. Ensuite, il faut les aider à se projeter sur l’après confinement ! Donner des objectifs, dans le cadre de leur parcours résidentiel entre autres ! On ne sort plus, mais la vie continue. 

Voulez-vous adresser un message aux collègues ?

Olivier : Chères et chers collègues, je vous souhaite du courage dans ce moment difficile mais ensemble nous arriverons à continuer nos missions et à accompagner nos résidents même si nous ne sommes pas présents sur nos lieux de travail mais confinés chez nous. Je pense que nous pourrions organiser une fête avec les résidents pour la rupture du confinement quand celui-ci sera levé. À bientôt et prenez soin de vous.

Thibault : Prenez soin de vous ! Vivement la fin du confinement qu’on puisse se revoir en vrai !

10/04/2020